Première pause, quelques minutes après la sortie de l'agglomération de Lomé, chez un distillateur de sodabi.
Il est tôt et je trempe le bout des lèvres dans le liquide, qui tire à peine 40 degrés. Un alcool bricolé à partir de la sève de palmiers mieux maitrisé, me semble-t-il, que sur les rives du Mono, où le breuvage voisine des sommets à 60-70°. On l'ingère en général cul sec, pour éviter qu'il indispose la gorge, avant les intestins.
Distillateur de père en fils. |
Kpalimé, à 120 km de Lomé. A la fois riche de ses champs de café et de cacao, et de ses paysages forestiers extrêmement verts. Forêts d'iroko, d'ébène et de manguier sauvage. Un repos absolu pour les yeux, une douceur de température stable, entre 23 et 26° toute l'année. Une douceur que l'Allemagne avait mise à profit, avant la première guerre mondiale, pour construire un centre de convalescence pour ses colons malades, sur le sommet du mont Kloto qui domine Kpalimé.
Le bas de Kpalimé, où des travaux d'assainissement des eaux pluviales sont en cours. |
En montant sur le mont Kloto. |
Dieudonné Koffi Deh et sa soeur vendent 350 francs (0,60 euro) le plant de manguier greffé, 150 francs (0,25 euro) le plant de citronnier, de goyavier, de mandarinier ou encore d'avocatier. |
La poule aux oeufs d'or ne passe pas inaperçue et fait école. Tout le monde se met alors à faire à Lavié des pépinières de bois de cure-dent, de palmiers sélectionnés (essences "toro" originaire du Ghana et Sonaf, originaire du Bénin), de manguiers greffés, de goyavier, citronnier, mandarinier, oranger, avocatier ou encore de cocotier...
La mine a donc tendance aujourd'hui à se tarir et à nourrir les querelles entre exploitants pépinièristes et les autres populations. Pendant la période de sécheresse, "les gens se plaignent de ne plus avoir assez d'eau pour boire", explique Mme Akpeto. Les plants naissants sont gourmands en eau, et si le nombre de pépinièristes a explosé à Lavié, le nombre de pompes est resté le même. Seul, le creusement de nouveaux puits est à même de pérenniser l'activité et garantir les besoins domestiques en eau.
Adeta. Pause bière et pause charme dans un petit maquis à l'entrée de cette bourgade de plusieurs milliers d'habitants, pleine de la sérénité que confère à l'endroit un majestueux baobab.
Félicité, coiffeuse, 20 ans. |
Edem, accoucheuse, 22 ans. |
Magestueux, ce baobab, sur son territoire de verdure vassalisée. |
On poursuit notre route vers le nord. Govie-Hoeme. Où des cimetières se confondent avec la forêt. La nature reprend ses droits sur la vie. On n'a jamais aussi bien appliqué la formule catholique du Mercredi des Cendres qui marque le début du Carême : "Tu es né poussière et tu redeviendras poussière".
Hlonvié, dans l'arrondissement de Kpele-Akete. Ameganvi Féla et son ami Komla Gozan ont quitté le Ghana et la région de la moyenne Volta (la frontière est à quelques kilomètres) d'où ils sont originaires pour ouvrir un atelier de tissage, il y a à peine un mois. Le coton vient du Ghana. A notre arrivée, Komla s'emploie à la confection d'un pagne d'homme. Un travail de trois jours.
Des paysages verts à relief tout au long du voyage, dans cette région des Plateaux, dont Atakpamé, elle-même installée de façon anarchique sur des collines, est la préfecture. Ici, dans l'arrondissement de Kpele-Ele.
Et d'autres cimetières enterrés sous les arbres, dont les racines font corps avec l'âme des ancêtres. Comme ci-dessous à Agavé. Vraiment très beau.
Et puis des rizières à Sodo.Premiers champs de riz, qui est aujourd'hui, après la maïs, la deuxième culture du Togo. Les habitudes alimentaires évoluent, les cultures aussi.
Patatoukou. Dans un trou d'eau d'une rivière en partie asséchée, des enfants sont chargés de la corvée d'eau. Comme chaque jour. Dans cette région des Plateaux du Togo, l'eau n'est pas un élément rare. La terre est fertile et propice aux plantes potagères : choux et salades notamment.
Fin de l'après-midi. Les femmes terminent leurs travaux domestiques à la rivière Amou. Avant de préparer le repas du soir.
Nous arrivons enfin à Atakpamé.
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