
Plus qu'un travail, un apostolat. Les tortues pondant nocturnement, Goupil a appris à organiser son sommeil autrement entre juin et fin mars. La danse de la lampe-torche du noctambule de la bonne-cause-des-tortues est devenue familière des rêves éveillés des insomniaques de Grand-Popo et des pêcheurs s'apprêtant à coup de demi de sodabi à affronter la mer. Une mission gratuite au sens premier, complètement bénévole, et terriblement risquée et source de conflits. Comment, en effet, faire prévaloir la primauté de la diversité faunistique sur les intérêts vitaux d'une population malnutrie, où les familles le plus souvent ne mangent qu'une seule fois par jour. Il a donc fallu apprendre à gérer ces situations. La ponte pouvant compter jusqu'à une centaine d'oeufs, on comprend combien la découverte d'un nid peut constituer une aubaine de prospérité... au moins de quelques jours.
Le gouvernement béninois s'est doté d'un arsenal réglementaire pour protéger les espèces menacées (tortues luth, tortues olivatres et tortues vertes), mais là, comme dans bien d'autres domaines, entre voter un texte et le faire appliquer, entre bonnes intentions et mise en oeuvre d'une politique, il y a un gouffre.
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La fête du vaudou, le 10 janvier, était l'occasion de sensibiliser la population. Pour ce faire, le Fonds pour l'environnement mondial avait dépéché ses représentants locaux. |
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