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dimanche 23 janvier 2011

Goupil, le défenseur des tortues marines




    Goupil est probablement le plus actif des défenseurs des tortues marines de Grand-Popo. Il en est même d'ailleurs un précurseur sur le golfe du Bénin, où les oeufs et la chair de ce reptile ovipare sont très courus. Grâce à ses soins et le détachement de vingt-deux éco-gardes patrouillant bénévolement sous la bannière de l'ONG Nature Tropicale, et, localement sous sa présidence, sur 7 km de littoral entre Grand-Popo et Ahi-Guennou, 12000 bébés tortues ont échappé à l'omelette en 2010, et dix-neuf mamans tortues à la marmite.
    Plus qu'un travail, un apostolat. Les tortues pondant nocturnement, Goupil a appris à organiser son sommeil autrement entre juin et fin mars. La danse de la lampe-torche du noctambule de la bonne-cause-des-tortues est devenue familière des rêves éveillés des insomniaques de Grand-Popo et des pêcheurs s'apprêtant à coup de demi de sodabi à affronter la mer. Une mission gratuite au sens premier, complètement bénévole, et terriblement risquée et source de conflits. Comment, en effet, faire prévaloir la primauté de la diversité faunistique sur les intérêts vitaux d'une population malnutrie, où les familles le plus souvent ne mangent qu'une seule fois par jour. Il a donc fallu apprendre à gérer ces situations.  La ponte pouvant compter jusqu'à une centaine d'oeufs, on comprend combien la découverte d'un nid peut constituer une aubaine de prospérité... au moins de quelques jours.

    
    La tortue verte pond entre 135 et 200 oeufs, deux fois par an. Son poids adulte atteint en moyenne 180 kg. Celle-ci a été recueillie il y a 11 mois par Goupil, qui la considère un peu comme son animal familier.
    
    Le gouvernement béninois s'est doté d'un arsenal réglementaire pour protéger les espèces menacées (tortues luth, tortues olivatres et tortues vertes), mais là, comme dans bien d'autres domaines, entre voter un texte et le faire appliquer, entre bonnes intentions et mise en oeuvre d'une politique, il y a un gouffre.  

    
    La fête du vaudou, le 10 janvier, était l'occasion de sensibiliser la population. Pour ce faire, le Fonds pour l'environnement mondial avait dépéché ses représentants locaux.
    


    
    



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