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vendredi 7 janvier 2011

Repas de fête à Gbecon

Funérailles et célébrations religieuses dominicales rythment la vie sociale du village, toute l'année. Les premières rassemblent en général plusieurs centaines de personnes, de la famille et du voisinage, qu'il faut restaurer et certaines héberger un, deux ou trois jours. Des sommes d'argent étonnamment élevées (dépassant le million de CFA) sont donc dépensées, on l'imagine. Les maigres économies des ménages ayant un revenu et capables d'apporter une contribution s'accomodent mal de ces fêtes dispendieuses. Pour les autres, complètement démunis, c'est l'occasion de manger et boire à l'oeil.


Afin d'amortir le coût des évènements malheureux ou heureux de la vie (mariage, anniversaire, funérailles, baptème, remise de diplôme...), des Groupements d'aide sont apparus il y a plusieurs années, avec statut associatif..., avec bureau, président, trésorier, responsable de la logistique, et assemblée générale en fin d'exercice. Ainsi du Groupement Bidossessi, à Hèvé et Gbecon, fondé en 2003. Leur aide est modeste mais constitue un appoint apprécié.
 
A chaque Groupement, son costume. Comme un signe d'appartenance. Bidossessi a apporté, récemment, son soutien à l'une de ses membres en deuil. Soutien matériel, mais aussi soutien dans l'animation de la fête.


Bidossessi : "Tout est dans la main du destin" en langue fon. Tout le fatalisme africain résumé dans Bidossessi. On ne peut inverser la course des évènements, seulement les infléchir un peu.


On mange ensemble, on danse ensemble. Un cercle fermé, à quelques exceptions près.
 N'adhère pas qui veut à un Groupement. Avant que le groupe ne consente à l'adhésion d'un candidat, contact est noué avec sa famille (père, frère...). Une façon de se garantir contre des engagements qui ne seraient pas tenus, ou contre des cotisations impayées. La permission de l'époux est exigée pour les femmes. Autres conditions d'entrée : payer bouteilles de gin et de sodabi au groupe, et verser 5.000 F

     
Leur inévitable serviette autour du cou (autre signe d'appartenance : celui du groupe ethnique popo), les hommes font leur parade autour de la jeune femme endeuillée. 



Fête encore : mais là beaucoup plus occidentale. Celle du Nouvel an. A Gbecon, les femmes du quartier Iehouessi se sont unies pour préparer un repas digne de ce nom.





Une pâte de maïs bien chaude, trop chaude, attention aux doigts, et un crin-crin qui donne une sauce un peu gluante... c'est le plat de fête préféré des Popos.





Et puis Noël. Les sapins de Noël en plastique avec guirlande ont fait leur apparition sur les marchés, y compris dans les villes moyennes, comme Comé. On est loin de la débauche consumériste occidentale, mais, enfin, Noël possède la même magie sous les tropiques. La neige en moins.






La cuisine béninoise possède aussi sa gastronomie. Exemples avec le Djékoumé et le Télibo.

  • Le Djekoumé.

  •  Ingrédients pour quatre personnes : farine de maïs torréfiée ; 2 tomates, sauce tomate, piment vert, gingembre, ail, oignon, poivres vert et noir, huile de noix de palmier.
  • Faire chauffer à feu moyen dans l'huile les tomates et la sauce tomate jusqu'à ébullition ; ajouter le gingembre écrasé (notre photo), l'oignon écrasé et toutes les épices ; ajouter un demi-verre d'eau , couvrir et laisser cuire 30 mn ; ajouter le piment vert ; laisser bouillir, ajouter de l'eau, laisser bouillir ; verser la farine par flocons, en tournant, jusqu'à obtenir "une pâte à ton goût".


  • Le Télibo (signifie littéralement écorce de l'igname écrasée).   

     
  • Ingrédients : Farine d'écorce d'igname, adémé, noix
  •  de palmier, gingembre, sel, piment, bicarbonate. 
  • Cuire les noix de palmier, les piler pour en extraire la pâte ; mélanger la pâte avec de l'eau ; tamiser dans une passoire de façon à obtenir un jus bien concentré ; poser le jus sur le feu, ajouter sel, gingembre écrasé ; laisser cuire 20 à 30 mn ; ajouter le piment écrasé ou haché, puis quelques minutes après l'adémé (crin-crin), le bicarbonate ; laisser cuire 20 mn pour "avoir une sauce harmonieuse" ; ajouter poisson fumé, sauté ou frit, puis cube maggie et sel.
Pour accompagner le télibo et le djékoumé, un cocktail de noix de coco au sodabi et au sirop de gingembre.
Mélange équilibré : 3/10e de sodabi, 1/10e de sirop de gigembre, 6/10e de jus de pulpe de noix de coco.

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