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mercredi 9 février 2011

En route vers le pays kabyé

Atakpamé-Kara, environ 200 km de route complètement détériorée. Le barrage de Nangbeto sur lefleuve Mono n'est pas sur l'itinéraire, mais je décide d'y faire un crochet. Voire une pause nocturne. On voit sur place.
Cette retenue d'eau est d'importance stratégique pour le Bénin et le Togo. Sa centrale produit en effet plus d'un tiers de l'énergie électrique consommée dans ces deux pays. Son accès n'est donc pas aisé, car très surveillé. On peut le comprendre s'il s'agit de protéger le principal ouvrage hydraulique dont dépend l'économie des deux pays. Contre par exemple des attentats terroristes (peu problables). On le comprend moins lorsque les gardiens de l'édifice conditionnent son approche et sa visite guidée et commentée à une entrée payante, même de 3.000 francs CFA. Alors même que la route reliant Nangbeto et cette région du Togo à Savalou au Bénin emprunte l'ouvrage même.
La voie qui mène d'Atakpamé à Nangbeto : 50 kilomètres de piste en terre rouge carrossable. Même vitre fermée, la poussière s'infiltre partout.
La traction animale n'est pas rare au Togo,  loin des grandes agglomérations.
Le barrage de Nangbeto construit conjointement par le Bénin et le Togo en 1987 produit environ un tiers des besoins en électricité des deux pays.

Nangbeto. Son édification a conduit à expulser plus de dix mille personnes dans des villages situés environ à une dizaine de kilomètres de l'ouvrage, et paradoxe, des villages que la fée électricité a oubliés. Ces populations déplacées continuent à s'éclairer à la lampe à pétrole. Par compensation sans doute, on leur a construit une belle route en goudron en parfait état encore aujourd'hui, dont les riverains n'ont aucune utilité, n'étant pas motorisés.

Sur le lac, voisinent pêcheurs et maraîchers. Ici assi, la moindre parcelle fertile est exploitée.

Dans les régions enclavées et mal desservies par les voies de communication, les retards de développement sont frappants.
 
Soko, ouvrier agricole, salarié parla Sooiété sucrière sino-togolaise.

Anié. Dans cette région située quelque 20 km au nord d'Atakpamé, 500.000 hectares de terres, hier en friches, ont été reconverties dans la canne à sucre.
La fabrique de transformation, elle aussi exploitée par une société chinoise, la Société sucrière sino-togolaise, a été construite à Anié. Pour irriguer cette immense plantation, a été creusé un petit canal de dérivation.

 Niantougou Copé. Pause dégustation de lossomicine, une bière de sorgho très faiblement alcoolisée, le cousin du choucoutou (bière de mil) et de la kablémissiine au goût très voisin, moins raffiné, mais tout aussi rafraichissant. Une bière de sorgho typiquement de Niantougou, à 20 km au nord de Kara, et exportée 100 km au sud de Kara, par des villageois émigrés ayant quitté Niantougou pour créer Niantougou Copé (Copé signifiant petit village).




La faille d'Aledjo. Redoutée par les titans sahéliens. Des dizaines de squelettes métalliques désarticulés gisent ventre en l'air. Son ascension est constellée de tracteurs rangés sur le côté ou tout bonnement au milieu de la route, moteur cassé et cargaison en stand by, en attente de remorquage.

La faille d'Aledjo creusée dans la roche, est une curiosité que tout Togolais doit avoir vu au moins une fois dans sa vie. Un peu comme le tunnel du Mont-Blanc (toute proportion gardée).
  Conscient, enfin, de ce point noir, véritable prétexte à contrarier les bonnes relations commerciales entre le Togo et les pays du Sahel (Burkina, Mali et Niger) dont une grande partie des importations transitent par Lomé et ses voies de communication, le Togo a aménagé plusieurs dizaines d'aires de stationnement entre Atakpamé et Kara, à l'usage des routiers plantés en rase campagne. En attendant l'ouverture de la transversale internationale Kara - Djougou (au Bénin) en bonne voie de réalisation, qui permettra de rejoindre Kara, par le Bénin, et en évitant la faille d'Aledjo.

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